Fabien Jouanneau peint des épiphanies, des manifestations. Dans ce projet un peu fou de figurer la transparence – étymologiquement ce qui paraît au-delà – il recourt à des voiles polyester, non pas pour leurs qualités intrinsèques mais pour leur capacité à occulter ou masquer, à brouiller ou révéler. Il les superpose, à distance l’un de l’autre, pour créer un entre deux où tout semble pouvoir advenir.
Cet espace incertain, entre matérialité et évanescence, impose une certaine forme de lenteur, « celle qui nous construit, fait appel à notre mémoire, et tient à distance évidence et immédiateté » dit l’artiste. Voiler pour mieux révéler. Faire apparaître la disparition. Masquer tout en montrant… Voici quelques-uns des paradoxes de ces productions fascinantes.
Louis DOUCET